Le cinéma comme "curiosité à deux sous"

"On sait en effet que lorsque le cinéma n'était pas simple attraction pour goûters enfantins ou soirées mondaines, il était généralement considéré comme réservé aux bas-fonds de la société: "A cette époque [1906 environ], le cinéma passait pour n'accueillir que les humains du plus bas commun. Une personne prétendant à la distinction de pensée eût subi une humiliation à se voir surprise dans un endroit de cette espèce", témoigne Henri Frescourt." (p. 20)

"C'était l'époque donc où acteurs et techniciens restaient volontairement anonymes; où la propriété artistique, en France, ou le copyright, aux Etats-Unis, n'étaient pas appliqués au cinéma (d'où la ruine de certains, Méliès parmi les premiers); et où les films étaient encore payés au mètre, exactement comme les peintures au temps de l'artisanat; et où les films étaient désignés par leur titre, leurs interprètes et leur maison de production, mais pas par leurs auteurs." (p.21)

Politique des auteurs et théorie du cinéma, Jean-Pierre Esquenazi, L'Harmattan, 2002, 163 pages

ISBN 2747534804, 9782747534802